HISTOIRE DU PAPIER ANTAIMORO

 

Il faut remonter très loin dans le temps pour retrouver l'origine du papier Antaimoro.

Un manuscrit arabico-malgache, conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris remontant au début du XVI ° siècle atteste l'ancienneté de la première immigration arabe à Madagascar. Celle-ci remonterait même au VII° siècle de notre ère.

Un boutre venu d'Arabie, dit la légende, fit naufrage sur la côte sud-est de la Grande-Ile là où le fleuve Matitana se jette dans l'Océan Indien.

La tribu ANTAIMORO ou "Ceux du rivage" habitant la fertile vallée de la Matitana, accueuillit avec hospitalité l'équipage en détresse.

Les Arabes, ne pouvant regagner leur pays, se fixèrent chez cette tribu où ils firent souche. Les rois actuels du District de Vohipeno sont leurs descendants directs.

 

La civilisation arabe, plus avancée que celle des habitants du pays, leur permit d'exercer sur ces derniers une influence qui survit encore.

En bons Mahométans, ces Arabes avaient conservé leur Coran qui, plus tard, devint inutilisable La manière de fabriquer le papier leur étant familière, ils cherchèrent une plante adaptée à cet effet. Ils découvrirent le "AVOHA", arbuste poussant à l'état sauvage dont la fibre solide, plus belle que l'alfa des bords du Nil, leur permit de réaliser un papier sur lequel ils transcrivirent leurs manuscrits sacrés.

Ils enseignèrent l'écriture Arabe aux Antaimoro et les convertirent à l'Islam. De nos jours, quelques villages de cette vallée observent les enseignements de leurs lointains ancêtres et pratiquent le "Fady" ou Tabou sur l'alcool, les chiens et le porc. Ces coutumes sont un peu en voie de disparition.

 

Il y a quelque temps, de rares artisans fabriquaient du papier pour le seul usage des "Ombiasa" sorciers et guérisseurs, qui l'utilisaient uniquement pour la fabrication de livres de magie.

Les Ombiasa Antaimoro jouissent d'un grand prestige à Madagascar où ils sont redoutés pour leur connaissance des sciences occultes.

Le papier Antaimoro est, dit-on, doué de pouvoir magique